La suppression de la bande centrale des autoroutes épargnera des vies! La silhouette placide de la Buse variable surveillant le talus d’une route est une vision commune en hiver, lorsque la faim la tenaille et qu’elle lutte pour sa survie. Le premier coup de froid de novembre provoque une hécatombe sur les autoroutes, dont les abords relativement peu entretenus sont plus riches en campagnols que les champs intensivement exploités. Mais c’est en réalité la bande centrale enherbée et plantée de buissons des autoroutes qui cause le plus de mortalité, car elle abrite une très forte densité de campagnols. Une fois leur proie repérée, les rapaces à l’affût au-dessus des talus fondent sur elle en oubliant le trafic, et se font à coup sûr percuter. Les voitures causent donc la mort de nombreux oiseaux, notamment des rapaces diurnes et nocturnes en hiver, attirés par les nombreux campagnols présents dans les bandes centrales enherbées des autoroutes. Ces dernières ne devraient en aucun cas être plantées avec des buissons à baie attirant les passereaux en hiver. La suppression de cette bande centrale par bétonnage diminuerait significativement le nombre de victimes. La moitié des Chouettes effraies baguées en Suisse depuis 1950 dont la cause de mortalité est connue ont été victimes de la route. Les buissons à baies attirent également des passereaux en hiver et peuvent provoquer des hécatombes lors de grands froids, surtout lorsque la neige recouvre le sol durant de longues périodes. Ce sont surtout les merles et les grives qui sont victime du trafic routier, mais p. ex. aussi les jaseurs lors de l’invasion de 2004/05. Les collisions contre les vitres des bâtiments ou des parois anti-bruit bordant les autoroutes causent aussi la mort de nombreux oiseaux, surtout aux périodes de migration. La présence de bandes verticales sur les vitres permet de limiter ce type d’accidents. |
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