Couple de Tadornes de Belon à l'île aux oiseaux de Préverenges, 1er avril 2015. L. Maumary Le Tadorne de Belon niche sur la majeure partie des côtes européennes entre l'ouest de la France et la Scandinavie, jusque dans le nord de l'Allemagne où il est en expansion. Les oiseaux d'Europe occidentale migrent vers la mer de Wadden pour y muer pendant l'été, avant de retourner passer l'hiver sur leur site de nidification ou au sud de celui-ci. En Suisse, l'espèce est rare en migration et en hivernage sur les lacs et les retenues du Plateau, principalement sur le Léman, le lac de Neuchâtel, la retenue de Klingnau AG et le lac de Constance. Cinq cas de reproduction sont connus : 2 à Genève en 1998 et 1999 à la retenue de Klingnau AG en 1998, 1 à Aire-la-Ville GE en 2005 et 1 à Perroy VD en 2005. La plupart des oiseaux observés en Suisse sont des oiseaux sauvages, mais des échappés de captivité peuvent parfois être impliqués. Espèce très rare jusqu'au milieu du XXe siècle, le Tadorne de Belon n'a par exemple été noté que 7 fois sur le Léman entre 1940 et 1960. La troupe de 14 individus signalée le 15 décembre 1910 près de Genève constituait une observation exceptionnelle à l'époque. La fréquence de l'espèce et ses effectifs ont fortement augmenté dès le début des années 70, en même temps que l'hivernage est devenu régulier. L'effectif de mi-janvier est passé de 7 (0-30) individus en 1968-79 à 15 (7-26) en 1980-91 puis 25 (6-69) en 1992-2003. Les observations estivales sont également devenues plus fréquentes depuis les années 90. L'accroissement des observations en Suisse pourrait être le reflet de l'augmentation généralisée des effectifs nicheurs en Europe du Nord et dans l'ouest méditerranéen depuis 1950, suivie de la colonisation du centre et de l'est du continent dès 1960 et de l'Espagne dès les années 70. Jusqu'au début du XXe siècle, le Tadorne de Belon a beaucoup souffert de la chasse, qui était responsable de son déclin dans l'ensemble de son aire de répartition. Suite à l'instauration de mesures de protection, la population a pu augmenter, notamment en Camargue F, où l'espèce avait été presque exterminée ; elle s'y est rétablie, au point de compter aujourd'hui plus de 500 couples et d'essaimer vers d'autres secteurs littoraux. Alors que la population d'Europe occidentale est en augmentation, celle d'Europe orientale est en déclin. Voir aussi les articles de juin 2008, 2012 et 2013. |
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