Le Château St-Maire est l'un des 5 bâtiments anciens hébergeant une colonie de Martinets alpins. Les 15 couples (au moins) du Château constituent env. 25 % de la population lausannoise de cet oiseau (env. 60 couples) qui atteint en Suisse la limite nord de son aire de nidification. La colonisation des bâtiments est une adaptation relativement récente (milieu du XXe siècle) chez cette espèce qui niche à l'origine dans les grandes falaises naturelles du pourtour méditerranéen et des Alpes. La colonisation des bâtiments est relativement lente et se maintient surtout par la fidélité des couples à leur site de reproduction. En effet, ces oiseaux qui peuvent vivre jusqu'à 27 ans reviennent chaque année se reproduire dans le même nid. Des travaux similaires menés à l'église St-François dans les années 90 avaient provoqué l'abandon temporaire de la colonie et il a fallu une vingtaine d'année pour que la colonie y retrouve ses effectifs d'autrefois. La conservation de la colonie du Château St-Maire pendant et après la phase des travaux est donc un objectif prioritaire. La façade du Château St-Maire va être entièrement rénovée de 2016 à fin 2018. Pendant ces 3 ans, la plus grande partie du château sera entourée d'un échafaudage qui risque de provoquer l'abandon de la colonie. Les architectes en charge de la rénovation ont demandé la participation de deux biologistes, ornithologues et spécialistes des martinets afin de mettre en œuvre des mesures de limitation des impacts pendant les travaux et d'aménagement de nichoirs définitifs. Il sera ainsi possible d'améliorer la situation actuelle pour les Martinets alpins car les accès sont actuellement limités par des treillis notamment. Il s'agira pendant la phase des travaux de garantir l'accès des Martinets alpins à la plupart des sites de nidification actuels du château. Dans un deuxième temps, le but est d'optimiser les accès et possibilités de nidification pour les martinets (tout en empêchant l'accès aux pigeons domestiques) dans le futur. Des relevés seront effectués après la fin des travaux, soit en 2019, afin d'attester de l'efficacité des mesures de conservation. |
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