Aigle criard juvénile, Hohe Brücke, Loèche VS, 30 octobre 2016. Cet individu était reconnaissable à la 2e rémige cassée au bout de l'aile gauche. L. Maumary. Trajet de l'Aigle criard du 30 octobre 2016 en Valais. Il a parcouru 73 km en 3 heures, soit à une vitesse moyenne de 24 km/h. Le 1er novembre, Gilles Duboux et Dylan Tenreiro photographient vers 14h40 un Aigle criard au lac de Bret, retrouvé quelques minutes plus tard à Forel-Lavaux par Jérémy Gremion. Il s'est posé brièvement sur un pylône puis est reparti après avoir été houspillé par des Corneilles noires. Il semble qu'il a passé la nuit dans cette région. Le lendemain, cet individu reconnaissable par la 2e rémige cassée au bout de l'aile droite, est repéré à 12h25 depuis le Monteiron par Franck Lehmans, puis suivi de 12h40 à 13h40 de Morges à Perroy par Lionel Maumary. De Préverenges à Perroy, il a parcouru 15 km en 1.25 heures, soit à une vitesse moyenne de 12 km/h. Migrant à faible hauteur, il se faisait sans cesse harceler par les Corneilles noires. Il a brusquement bifurqué vers le lac à la hauteur de Perroy. Aigle criard juvénile harcelé par des Corneilles noires, Féchy VD, 2 novembre 2016. Cet individu était reconnaissable à la 2e rémige cassée au bout de l'aile droite. L. Maumary. Trajet de l'Aigle criard du 2 novembre 2016 sur La Côte (parti des environs de Forel-Lavaux). De Préverenges à Perroy, il a parcouru 15 km en 1.25 heures, soit à une vitesse moyenne de 12 km/h. L'aire de nidification de l'Aigle criard s'étend du nord-est de la Pologne et de l'ouest de la Roumanie à travers toute la zone climatique tempérée d'Eurasie jusqu'au nord-est de la Chine. L'Ukraine, avec 40-60 couples, et l'Estonie, avec 20-30 couples, hébergent ensemble deux tiers de la population européenne, le bastion principal de l'espèce se trouvant en Russie, qui compte 2'800-3'000 couples, dont 800-1'000 dans sa partie européenne. La population du Paléarctique occidental hiverne en petit nombre dans quelques sites de la côte méditerranéenne au delta du Rhône en Camargue F, au delta du Pô I et dans les Balkans ainsi que dans la moitié occidentale de la Turquie, en Syrie, Israël, Iraq et Iran, sur la péninsule Arabique ainsi qu'en Afrique de l'Egypte et du Tchad à la Zambie, ce qui a pu être montré grâce à la télémétrie par satellite. La population orientale hiverne du Pakistan au sud de la Chine et à Taiwan. La plupart des 35 données suisses entre 1900 et 2003 proviennent de plaine ; il existe en outre au moins 26 données d'Aigle pomarin/criard entre 1950 et 2003. On connaît également quelques observations homologuées des régions limitrophes au delta du Rhin A, au Hucel F, à l'Etournel F et au Fort l'Ecluse F. La retenue de Niederried BE, qui a accueilli chaque hiver le même oiseau du 16 février 1996 au 11 janvier 2004, était l'un des sites d'hivernage régulier les plus nordiques de l'espèce en Europe. Les sites de nidification de Pologne et d'Ukraine sont désertés entre mi-septembre et début novembre, soit un mois plus tard que le Pomarin, et réoccupés en mars/mi-avril, soit un mois plus tôt que ce dernier. Sans tenir compte de l'oiseau hivernant à la retenue de Niederried BE, 17 des 25 données suisses (68%) sont de novembre, 3 d'octobre, 1 de décembre, 2 de janvier, 1 de mars et 1 d'avril. Les dates d'arrivée de l'hivernant à la retenue de Niederried se situent entre le 23 novembre et le 18 janvier (sans l'hiver 1995/96) et celles de départ entre le 13 et le 24 mars (sans l'hiver 2003/04). Son séjour le plus long a été de 112 jours (23 novembre 1997 au 14 mars 1998). Les migrateurs observés en Suisse sont probablement à destination de Camargue F ou de la plaine du Pô I, où hivernent régulièrement quelques individus. Ils ne s'attardent guère plus d'une journée, à l'exception d'une jeune femelle du 6 au 11 novembre 1972 au Mauensee LU, morte par la suite, 1 individu du 25 au 27 novembre 1996 dans l'enclave de Büsingen D et un juvénile du 8 au 11 novembre 2000 à Valeyres-sous-Rances VD ; un immature a en outre fait escale à l'Etournel F du 2 au 7 décembre 19831. Il existe 9 données documentées du XIXe siècle et 26 du XXe siècle, sans tenir compte de l'hivernage régulier de 1995/96 à 2003/04. Les effectifs européens sont presque partout en déclin et l'Aigle criard a perdu une grande partie de son aire de nidification originelle depuis le XIXe siècle, notamment en Finlande, dans les pays Baltes, en Hongrie et en Roumanie. L'Aigle criard niche dans les forêts marécageuses et alluviales. En Europe, il hiverne dans les deltas des grandes rivières, à proximité de grands plans d'eau et de marais, toujours près d'un couvert boisé. Diurne et solitaire, il chasse à l'affût, pouvant rester immobile perché sur la grosse branche d'un arbre pendant des journées entières. Opportuniste, il se nourrit d'animaux lents, principalement des micromammifères et des amphibiens, mais aussi des oiseaux pris au nid ou sur l'eau, des reptiles, des poissons et des invertébrés, parfois des charognes en hiver. L'oiseau hivernant à la retenue de Niederried BE était très rarement observé hors du tronçon de 2 km qu'il exploitait sur l'Aar, passant généralement la nuit sur une île boisée. Vers le milieu de la journée, il survolait lentement l'île et les ravins bordant la rivière, à faible hauteur au-dessus des arbres, sans s'éloigner de l'étroite vallée de l'Aar. Par beau temps, il prenait parfois un peu de hauteur et s'éloignait quelque peu jusque dans le Seeland BE/FR adjacent, où la capture d'un Lièvre brun Lepus europaeus a été observée. Par grand froid, il s'est gavé jusqu'à la nuit tombée d'une charogne parmi le fumier épandu dans un champ. Aucune poursuite d'oiseau d'eau n'a été observée, seulement des tentatives de capture d'animaux aquatiques non identifiés. Le vol nuptial, constitué de plongées et ressources jusqu'à rejoindre la forêt, accompagné de doux cris sifflés rappelant ceux de la Sarcelle d'hiver, a été observé le 3 mars 2002. Un jeune Aigle criard séjournant du 8 au 11 novembre 2000 dans la plaine de l'Orbe à Valeyres-sous-Rances VD s'est nourri de lombrics dans un champ labouré et une bande-abri, à la manière des Buses variables. Il a pu être suivi sur une dizaine de kilomètres lors de son départ, migrant plus rapidement et moins haut que les Buses variables, sans s'attarder dans les ascendances thermiques. Un Aigle criard immature (2 a.c.) repéré à Hucel F le 3 avril 2001 à 16h35 était 15 min plus tard au Mont-Pèlerin VD, ayant parcouru 15 km au-dessus du Léman à une vitesse moyenne de 60 km/h. L'Aigle criard est l'un des rapaces européens les plus rares, très intolérant à la présence de l'Homme dans son territoire de nidification. Il est également sensible aux altérations de son habitat, notamment la destruction des forêts alluviales et le drainage des marais, qui sont les causes principales de son déclin à partir des années 70, ainsi qu'à la persécution et aux dérangements humains. L'Aigle criard est considéré comme globalement menacé d'extinction. Cf. article suivantL'Aigle criard suivi sur la Riviera vaudoise retrouvé en Isère! |
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