Visite de la colonie de Grands Cormorans du Fanel Michel Antoniazza et Pascal Rapin suivent l’évolution de la colonie de Grands Cormorans née en 2001 sur l’île neuchâteloise du Fanel. Ils posent des bagues vertes aux pattes des jeunes afin de connaître les mouvements et la dynamique de cette population. Le nombre de nids est en train de se stabiliser autour de 214 nids, leur nombre n’ayant que légèrement augmenté par rapport à 2007. La destruction de cette colonie, demandée par les pêcheurs, n’aurait aucun impact sur le prélèvement piscicole. Elle constituerait un précédent un fâcheux dans la plus importante réserve d’oiseaux d’eau de Suisse. Elle n’a aucune justification légale et n’aurait aucun impact sur les prélèvements de poissons. SIGNEZ LA PETITION DE L’ASPO ! En Suisse, le Grand Cormoran est un migrateur et hivernant régulier, abondant aux alentours de certains dortoirs et des lieux de pêche des grands lacs et cours d’eau du Plateau. Entre 2 et 4.5 % de la population du nord de l’Europe centrale hiverne sur les lacs suisses. Le plus grand dortoir est celui des Grangettes VD, qui héberge un tiers des oiseaux observés en Suisse et où les effectifs peuvent atteindre plus de 5'000 individus en automne. L’espèce niche depuis 1997 au Radolfzeller Aachried D, depuis 2001 au delta du Rhin A et elle a niché au Wollmatinger Ried D en 2001 et 2002. Depuis 2001, l’espèce niche aussi au Fanel BE/NE, et une tentative de nidification a eu lieu sur l’île de Peilz en face des Grangettes VD. En 2005, de nouvelles colonies furent découvertes au lac de Zoug (5-6 nids) et aux Bolle di Magadino TI (4 nids). L’histoire du Grand Cormoran est celle d’une belle revanche sur son passé tourmenté avec l’homme : en 1904, Forel 7 écrivait à son propos qu’il « a été aperçu quelquefois sur le Léman » alors que plusieurs milliers d’entre eux transitent ou hivernent aujourd’hui sur nos lacs. Au milieu du XVIe siècle, Gessner le considérait comme un hivernant très rare en Suisse, ce qu’il est resté au XIXe siècle en raison des persécutions dont il était l’objet. Sur le lac de Neuchâtel, c’est le 3 mai 1910 que fut enregistrée la première observation d’un Grand Cormoran au Fanel BE/NE, où le séjour de 1-4 individus devint régulier dès 1917. Le 4 novembre 1910, R. Poncy observe une troupe d’une soixantaine d’oiseaux posés sur un platane à Sécheron près de Genève, puis un vol de 52 le 10 mars 1931. De même sur le lac de Constance, une troupe de 30 individus était une exception jusque dans les années 30. Pendant l’hiver 1939/1940, le platane de la minuscule île de Peilz devant Les Grangettes VD a servi de dortoir à 12 oiseaux, fondateurs d’une tradition qui allait se développer de manière spectaculaire : entre 1940 et 1980, l’effectif hivernal y a lentement augmenté pour atteindre 124 individus en 1980, puis a décuplé à 1'285 en 1985 pour culminer à 2'255 mi-janvier 1992. Un essor spectaculaire a aussi été constaté au lac de Neuchâtel, surtout à partir du dortoir de Forel FR et, dans une moindre mesure, sur le lac de Constance, l’effectif hivernal helvétique étant passé d’environ 500 individus en 1970 à 8'415 en 1992! L’explication de ce déferlement tient surtout à l’augmentation de la population nicheuse européenne du Grand Cormoran dès sa mise sous protection généralisée dans les années 70 : dans la zone côtière entre les Pays-Bas et la Baltique, où elle ne comptait que 3'000 à 5'000 couples pendant la plus grande partie du XXe siècle, elle est passée de 15'000 couples en 1981/82 à 81'000 couples en 1992. Une légère diminution s’est toutefois manifestée depuis, l’effectif hivernal helvétique s’étant stabilisé autour de 5'000 individus dès 1996. Ce recul récent pourrait être causé par une modification de l’offre en poissons et la reprise de la persécution de l’espèce en Suisse : les statistiques de chasse montrent qu’en moyenne 1'116 oiseaux ont été tirés chaque année entre 1992 et 2003. Le taux de croissance des colonies principales au Danemark et aux Pays-Bas a également diminué dans les années 90. Depuis 2001, des nidifications ont lieu au delta du Rhin (2005 max. 87 nids avec environ 140 jeunes), ainsi qu’au Fanel, où l’effectif s’accroît : en 2003, sur 30 nids, 15 avec nidification réussie ont fourni au moins 28 jeunes; en 2004, sur 58 nids, 46 avec nidification réussie ont fourni au moins 98 jeunes ; il y a eu 108 nids en 2005. En 2008, 214 nids ont été recensés, montrant une stabilisation par rapport à 2007. Les nids des îles du Fanel BE/NE sont construits au sol. Dans les autres colonies, les nids sont sur des arbres. L’aire est construite par les deux partenaires avec des branches mortes ou brisées sur les arbres. Les 3-4 (2-6) œufs 20 sont couvés à tour de rôle par la femelle et le mâle, dès la ponte du premier œuf, pendant 27-31 jours. Les jeunes quittent le nid âgés de 5 semaines et peuvent voler à l’âge de 2 mois. Au Fanel BE/NE, les œufs sont pondus entre mi-mai et début juin, les jeunes quittant généralement le nid jusqu’à mi-août. Il n’y a qu’une ponte annuelle, une ponte de remplacement ayant lieu en cas de perte précoce ou de dérangements fréquents. Ce piscivore a été persécuté sans relâche jusque dans la première moitié du XXe siècle, et seule la sauvegarde de quelques colonies en Hollande et en Allemagne a permis à la population continentale occidentale de survivre jusqu’à l’adoption de mesures protectrices dans les années 70. Les colonies se sont rapidement développées, suite à l’interdiction de la chasse instaurée en 1979 par la directive concernant la conservation des oiseaux sauvages dans les pays de la Communauté économique européenne (CEE) et à l’augmentation de certains poissons due à l’eutrophisation des eaux. Des conflits peuvent avoir lieu sur les grandes rivières, où le Cormoran se nourrit d’Ombres, un poisson menacé en Europe. Les milieux de pêche et de protection de la nature se sont accordés sur un plan de gestion visant à réduire ces prélèvements. Les prétendus effets négatifs du Grand Cormoran sur les populations de poissons nobles n’ont cependant pratiquement aucun fondement scientifique, les pêcheurs prenant 10 à 20 fois plus de poissons que les oiseaux piscivores. De même, son impact sur les piscicultures a été exagéré. PÉTITION «OUI à la protection de la nature et de la faune sauvage – NON aux tirs d‘espèces protégées et à la destruction de nids dans les réserves» Les utilisateurs de la nature demandent avec toujours plus de véhémence des interventions contre la faune sauvage: tirs du harle bièvre, destruction des nids de cormorans dans les zones protégées. Les tirs de castors et de lynx sont également en discussion, tout comme des interventions contre le loup et l‘ours. Il faut maintenant un signe clair en faveur de la nature: Montrez en signant ici que l‘homme ne doit pas tout soumettre à une gestion illimitée et qu‘il n‘a pas le droit de réguler les espèces animales uniquement pour son propre avantage. Délai prolongé jusqu'au 26 septembre 2008 CLIQUER ICI POUR SIGNER LA PÉTITION SUR LE SITE DE L'ASPO Merci beaucoup ! Délai prolongé jusqu'au 26 septembre 2008 |
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