Mouette de Franklin Larus pipixan adulte, retenue de Klingnau AG, 28 mai 2023. Mohamed Somrani. La Mouette de Franklin niche à l'intérieur du continent nord-américain, de l'Alberta au Manitoba (Canada) et de l'Idaho et du Nevada jusqu'au Minnesota et l'Iowa (Etats-Unis). La population mondiale actuelle est estimée à 0.47-1.49 millions d'individus. L'espèce hiverne principalement sur la côte du Pacifique, du Guatemala au sud du Chili, en plus petit nombre à l'ouest jusqu'aux îles Galapagos. Avec la Mouette de Sabine, c'est le seul laridé holarctique qui hiverne essentiellement au sud de l'équateur. L'espèce s'observe assez régulièrement jusqu'en Europe, des égarés étant aussi signalés au Proche-Orient, en Afrique, en Australie, au Japon, à Hawaii, en Alaska et au Groenland. En Suisse, un oiseau a séjourné au moins du 14 janvier au 13 février 2006 à Schaffhouse, puis du 19 février au 9 mars 2006 à Dietikon ZH. Dans les pays voisins de la Suisse, on connaît 15 données en France (jusqu'en 2003, dont 1 individu de 2e hiver les 21/22 janvier 1982 à Jonage, Rhône), 3 en Allemagne (jusqu'en 1999). La première donnée d'Italie date des 10-15 avril 2004 à Molfetta (Pouilles). La migration d'automne débute avec le mois août et culmine en octobre-novembre. Le retour sur les lieux de nidification a lieu surtout de mi-mars à fin mai. En Europe, les observations ont lieu en toute saison, surtout entre mai et août, dans une moindre mesure entre novembre et février. L'espèce étant rare sur la côte est des Etats-Unis et du Canada, les oiseaux observés en Europe sont probablement des individus déportés lors de leur retour printanier d'Amérique du Sud. Ceci expliquerait le remarquable taux d'adultes parmi les oiseaux observés en Europe. L'oiseau de Schaffhouse et Dietikon ZH a probablement été déporté par l'ouragan «Wilma». L'espèce était rare au début du XXe siècle, mais s'est rétablie après 1915. Elle a récemment étendu son aire de reproduction vers l'ouest. La Mouette de Franklin niche exclusivement à l'intérieur du continent en Amérique du Nord, dans les prairies et au bord des lacs, où elle se rassemble en colonies comptant généralement des centaines, autrefois jusqu'à plus de 100'000 couples. Diurne et très grégaire, elle se nourrit en été presque exclusivement de lombrics ainsi que d'insectes et de leurs larves (diptères, coléoptères et orthoptères). Les insectes émergents sont capturés en barbotant à la manière d'une Mouette pygmée ou en vol. Hors de la saison de reproduction, elle se nourrit surtout de petits poissons et de crustacés. Elle suit les bateaux de pêche et visite les stations d'épuration et les décharges à la recherche de déchets. L'oiseau de Schaffhouse se tenait souvent en compagnie de Mouettes rieuses et de Goélands cendrés aux points de nourrissage, où elle prenait le pain à quelques mètres de l'Homme. Ses cris les plus fréquents sont des «krruk» ou «kuk» ainsi que des «wééh-a» plaintifs et montants. Les colonies sont sensibles aux variations du niveau de l'eau ainsi qu'aux dérangements au début de la période de reproduction. L'agriculture intensive provoque une mortalité accrue par l'apport de pesticides. |
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