Photo: Olivier Jean-Petit-Matile La sous-espèce nominale de la Bergeronnette citrine niche de la péninsule de Kanin à la Sibérie centrale et au lac Baïkal, remplacée par M. c. werae dans les plaines du sud de la Sibérie et du Kazakhstan à l’Altaï, et par M. c. calcarata de l’Iran aux Tien Shan et l’Himalaya. Certains auteurs mettent en question le statut de M. c. werae, difficile à différencier de la sous-espèce nominale. Toutes les populations hivernent dans le sud de l’Asie, du golfe Persique au sud de la Chine. En Suisse, la Bergeronnette citrine apparaît exceptionnellement sur les rives des lacs et grandes rivières du Plateau et du Tessin, une nidification ayant exceptionnellement eu lieu à l’Ägeriried ZG en 1997, la plus avancée vers le sud-ouest pour l’espèce. Le site le plus fréquenté par l’espèce est les Grangettes VD (4 observations). Les quelque 15 observations helvétiques en migration prénuptiales sont comprises entre le 12 avril et le 14 mai, à l’exception de la nidification en Suisse ; la plupart des données sont comprises entre le 27 avril et le 3 mai. Toutes les observations en Suisse ont été effectuées à partir de 1980, surtout dès 1994, ce qui reflète l’expansion de l’espèce vers l’ouest depuis la Russie : la Bergeronnette citrine a niche depuis 1976 en Ukraine, où elle est maintenant répandue mais dispersée dans le quart nord-est, puis dès 1982 en Biélorussie ; elle a colonisé dès 1987 la Lituanie et a niché pour la première fois en 1991 en Estonie, en 1993 en Lettonie, en 1994 en Pologne et en 1996 en Allemagne, dans les années nonante aussi dans le sud de la Finlande ; un mâle nourrissant des jeunes avait déjà été observé en 1977 en république Tchèque, probablement apparié à une femelle de Bergeronnette printanière. Une expansion se manifeste également en Turquie. Dans les pays limitrophes, il existe en tout 19 données en Autriche jusqu’en 1997, 39 en Allemagne entre 1972 et 1996, 5 en Italie jusqu’en 1992 et 9 en France jusqu’en 1998. En migration, la Bergeronnette citrine fréquente les grèves exondées des lacs et des grandes rivières ainsi que les zones marécageuses de plaine. La seule nidification a eu lieu dans une tourbière située à plus de 720 m d’altitude. Diurne, elle se nourrit principalement d’invertébrés aquatiques prélevés à proximité immédiate de l’eau. Moins grégaire que la Bergeronnette printanière pendant la migration, l’espèce a toujours été observée solitairement en Suisse. Le cri, souvent émis en vol, est un « srriip » explosif, rappelant celui des sous-espèces méridionales de la Bergeronnette printanière. Un couple a niché entre le 14 juin et le 8 juillet 1997 près de Rothenthurm à l’Ägerired ZG 724 m, dans une tourbière à molinies, où le nid était caché entre des touffes de carex brun Carex nigra. Un mâle était déjà présent le 11 juin, puis le couple (dont la femelle était baguée) a été observé le 14 juin. Les jeunes ont éclos le 29 ou le 30 juin, mais ont été victimes d’un prédateur (probablement une Pie-grièche écorcheur) entre le 2 et le 6 juillet. |
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