Nouveau venu en Europe centrale, le Pouillot verdâtre a colonisé les côtes de la mer Baltique à partir de la Russie au cours du XXe siècle, et niche même depuis peu dans le nord-est de l'Allemagne et en République tchèque. Son identification n'est jamais immédiate sans l'aide du cri ou du chant, étant donné sa ressemblance avec d'autres pouillots orientaux. Avec son long sourcil jaunâtre bien marqué, il ressemble à un petit Pouillot boréal Phylloscopus borealis, mais avec une seule barre alaire visible, formée par les pointes claires des grandes couvertures ; le sourcil rejoint le front, contrairement à celui du Pouillot boréal. Le Pouillot verdâtre peut également être confondu avec le Pouillot véloce sibérien, qui possède souvent une barre alaire claire en automne mais dont le corps est beige. Il n'y a pas de dimorphisme sexuel. La sous-espèce P. t. viridanus du Pouillot verdâtre niche des côtes méridionale et orientale de la Baltique et ses îles à travers la Russie jusqu'au fleuve Ienisseï, au sud jusqu'en Afghanistan et au Cachemire, remplacée par P. t. ludlowi dans l'ouest de l'Himalaya, P. t. trochiloides dans le centre et l'est de l'Himalaya du Népal au Sichuan et P. t. obscuratus dans le Qinghai et le Gansu (nord-ouest de la Chine). Le Pouillot à pattes sombres Phylloscopus (t.) plumbeitarsus, qui niche dans la taïga en Sibérie centrale et orientale, est considéré conspécifique par certains auteurs. Avec plus de 20'000 couples, la Biélorussie héberge les trois quarts de la population européenne (Russie non comprise). Les quartiers d'hiver se situent de l'est de l'Inde au Vietnam et au Sri Lanka. L'espèce n'a jamais été observée en Suisse, une observation des 2/9 janvier 1960 au Fanel se rapportant plutôt à un Pouillot véloce. Il n'existe qu'une donnée printanière sur la rive allemande du lac de Constance au Mindelsee. Dans les pays limitrophes, le Pouillot verdâtre a été observée 50 fois jusqu'en 1991 en Allemagne de l'Ouest, la première preuve de reproduction datant de 1990 à Helgoland, 15 fois en France jusqu'en 1998 et une fois en Autriche. Les observations en Allemagne de l'ouest ont généralement lieu en mai/juin et en août/septembre ; en France, toutes les données sont comprises entre mi-août et fin octobre sauf une printanière. La plupart des données lors des années à afflux ont lieu dans la seconde moitié de mai. L'espèce a atteint les côtes de la mer Baltique depuis l'ouest de l'Asie au début du XXe siècle. La colonisation du sud-ouest de la région baltique a pris env. 50 ans, mais ce n'est que depuis les années septante que le Pouillot verdâtre est apparu dans les montagnes bavaroises, tchèques et polonaises. Les fluctuations y sont considérables, la population étant principalement constituée de mâles célibataires ; les plus forts afflux ont eu lieu en 1978, 1988 et 1992 dans l'ensemble de l'aire européenne. La tendance est toujours à l'accroissement en Finlande, dans les pays Baltes et en Pologne. Le Pouillot verdâtre niche dans les vieux bois de feuillus et les forêts mixtes de plaine, volontiers dans les bosquets, petits bois et parcs. Diurne et solitaire, il se nourrit principalement d'insectes et d'araignées prélevés dans les buissons et jusque dans la couronne des arbres. Le cri est un « tsili » bisyllabique semblable à celui de la Bergeronnette grise ; le chant est une strophe aiguë rapidement répétée de sons dérivant du cri « tisli-tzitzi-tzut-sitzli-tzi » Données suisses: 11 octobre 2010: 1 ind. capturé au col de Bretolet VS (M. Thoma) 31 mai-juin 2014 : 1 m. chanteur Gros Plané/Moléson FR (J. Gremaud et al.) Donnée limitrophe : 29 mai 1994 : 1 m. chanteur Mindelsee D (J. Günther, M. Kraus) |
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