Puffin fuligineux, 8 décembre 2018, Semèach LU. S. Werner. Le Puffin fuligineux niche sur les îles du sud du Chili, les îles Falkland ainsi que celles du sud-est de l'Australie et de Nouvelle-Zélande, et en petit nombre sur Tristan da Cunha. Dans les années 80, la population mondiale était estimée à plus de 20 mio d'individus, dont probablement 2.75 mio de couples sur les îles Snares (Nouvelle-Zélande) en 1970/71. C'est un migrateur transéquatorial qui passe notre été dans le nord de l'Atlantique et du Pacifique. En Suisse, la seule observation de Puffin fuligineux date du 8 octobre 2003 sur le lac Inférieur dans le bassin d'Ermatingen TG/D. Les seules autres observations à l'intérieur du continent européen ont eu lieu le 17 octobre 1959 sur l'Inn près d'Oberaudorf (Bavière D), le 22 octobre 1997 à Illzach près de Mulhouse (Haut-Rhin F) et le 18 octobre 2003 en Belgique à Hemiksem (Anvers) et Steendorp (Flandre-Orientale). Le Puffin fuligineux niche pendant l'été austral, d'octobre à mars. Dès la fin de la période de reproduction, l'espèce entreprend le plus souvent une migration en boucle dans le sens horaire en suivant la direction des vents dominants: de nombreux oiseaux se dirigent vers le nord-ouest du Pacifique et de l'Atlantique, puis bifurquent vers l'est et le sud de juillet à octobre pour atteindre les côtes occidentales d'Amérique du Nord et d'Europe. Autour des îles Britanniques, l'arrivée des Puffins fuligineux culmine en septembreMigAt. Des oiseaux atteignent régulièrement en petit nombre les côtes de la mer du Nord et de la Manche de fin août à début novembre, avec un pic fin septembre/début octobre; il s'agit en très grande majorité de jeunes de 1re année. Toutes les données d'Europe continentale sont d'octobre, les données de Belgique et du lac Inférieur coïncidant avec des afflux observés sur les côtes de la Manche après des tempêtes. Sur le littoral du Nord-Pas-de-Calais F, on recense chaque automne 400-500 Puffins fuligineux, isolés ou en petits groupes, mais des afflux se produisent certaines années, par exemple près de 2'000 individus du 30 septembre au 2 octobre 1977 au cap Gris-Nez F, ou 1'114 du 6 au 16 septembre 1998 à la pointe de Brignogan (Finistère F). Des afflux plus importants ont lieu autour des îles Britanniques. Hautement pélagique et grégaire, le Puffin fuligineux se nourrit principalement de petits poissons, céphalopodes, crustacés, déchets pêchés en plongeant à faible profondeur ou glanés à la surface de l'eau, de nuit comme de jour. Il ne s'approche de la terre ferme que pendant la période de reproduction et ne rejoint sa colonie qu'après la nuit tombée. Les nids se trouvent sur les côtes rocheuses, dans les falaises et en montagne à l'intérieur des terres, par endroits dans des fourrés. L'espèce ne paraît actuellement pas menacée; c'est le seul procellariidé pouvant être exploité légalement en Nouvelle-Zélande, jusqu'à 250'000 jeunes étant récoltés annuellement par les Maoris, comme nourriture principalement, mais aussi pour la fabrication de savon et d'huile. L'introduction de prédateurs sur les îles où il niche, la noyade chaque année de milliers d'individus dans des filets de pêche dans le Pacifique ainsi que la diminution des effectifs en Nouvelle-Zélande et sur les côtes d'Amérique du Nord, justifient de suivre l'espèce de près. DONNÉES SUISSES (2/2): [1] 8 octobre 2003: bassin d'Ermatingen TG/D, 1 ind., photo (D. Bruderer et al.) [2] 8 décembre 2018: Sempach LU, 1 ind., photo (S. Werner et al.). |
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