Le 11 mai 2009, une Glaréole à collier chassait les insectes à l’embouchure de l’Aubonne/Allaman VD, virevoltant au-dessus du lac à faible distance du rivage. L’espèce est rare en Suisse, où seule une trentaine d’observations a été effectuée. En Suisse et au lac de Constance, l’espèce a été observée en divers lieux humides du Plateau, le Chablais de Cudrefin VD et le Fanel BE/NE récoltant 10 données et la région du delta du Rhin A. D’autres observations ont eu lieu dans des zones d’agriculture intensive, sur la place d’armes de la Thuner Allmend BE et sur l’aéroport de Cointrin GE. Il n’existe qu’une seule donnée respectivement à l’intérieur des Alpes et au Tessin, aux étangs d’Agarn et en 1960 aux Bolle di Magadino TI. La sous-espèce nominale niche sporadiquement sur le pourtour de la Méditerranée, en Hongrie, autour des mers Noire et Caspienne jusque dans les steppes d’Asie centrale et du Proche-Orient au Pakistan ; 2 autres sous-espèces habitent l’Afrique tropicale. L’ensemble de la population mondiale hiverne en Afrique subsaharienne. Mis à part 6 observations du 10 août au 11 octobre qui concernent la migration postnuptiale, la Glaréole à collier est observée en Suisse et au lac de Constance principalement entre le 22 avril et le 27 juillet, prolongeant sa migration au-delà de son aire de nidification méditerranéenne. La Glaréole à collier vit sur les terrains plats et découverts, à végétation rase. Elle niche dans les steppes salées, les sansouires et semi-déserts caillouteux. En Suisse, elle fait escale sur les îlots de sable ou de gravier, parfois dans les champs labourés. Elle se nourrit d’insectes généralement capturés au vol à la manière des hirondelles, parfois aussi en marchant ou en courant pour les attraper au ras du sol. Elle est diurne et grégaire, mais a presque toujours été observée isolément en Suisse, exceptionnellement par paires. Avec la disparition de son habitat par drainage ou irrigation et l’utilisation immodérée de pesticides, la Glaréole à collier a décliné drastiquement depuis 1970 en Europe, où elle est aujourd’hui menacée d’extinction. Au début des années 60, le principal bastion espagnol des Marismas del Guadalquivir hébergeait plus de 10'000 couples (80 % de la population européenne) mais plus que 1'260-1'370 en 1990 ; au delta du Danube (Ukraine), l’effectif nicheur est passé de 3'000 couples dans les années 60 à moins de 100 dans les années 80; dans le Hortobagy (Hongrie), il est passé de 500 couples au début du XXe siècle à 40-90 dans les années 90. Après avoir compté 50 couples en 1970, la population camarguaise s’est réduite continuellement pour atteindre un plancher de 6 couples en 1997, avant de se rétablir à 37 couples en 2002. Les fluctuations des populations sont également liées à celles du climat : les inondations détruisent les nids alors que les sécheresses ajoutées à l’intensification de l’agriculture détruisent ses habitats. |
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