Famille de Pouillots verdâtres, vallée de l'Hongrin, VD, juillet 2015. L. Maumary. L'espèce n'a été vue que 4 fois en Suisse. La première donnée date du 11 octobre 2010 au col de Bretolet VS (Marco Thoma & Sarah Altaus), puis 2 chanteurs se sont cantonnés au printemps 2014, le premier au Moléson FR, accompagné d'une femelle (Jérôme Gremaud, Bertrand Posse et al.), et le second dans le Jura soleurois (Walter Christen). En Allemagne, il existe au moins 208 données, avec 6 preuves de nidification, surtout sur la côte balte et dans les massifs montagneux de la moitié orientale du pays. Jusqu'en 2010 , il existe 10 observations de chanteurs en Bavière et dans le Bade-Wurtemberg, dont 4 dans la région du lac de Constance. Après une tentative en 1962 à Rheinland-Pfalz, les premières nidifications allemandes ont eu lieu avec succès en 1990 sur l'île d'Helgoland et en 1998 en Saxe. Dans les autres pays limitrophes de la Suisse, le Pouillot verdâtre a été observé 25 fois en France jusqu'en 2010, surtout sur les côtes de l'Atlantique et de la Manche mais aussi les 2 et 3 octobre 1996 à Frasne (Doubs). En Autriche, 6 mâles chanteurs ont été observés jusqu'en 2010. La sous-espèce P. t. viridanus du Pouillot verdâtre niche des côtes méridionale et orientale de la Baltique et ses îles à travers la Russie jusqu'au fleuve Ienisseï, au sud jusqu'en Afghanistan et au Cachemire, remplacée par P. t. ludlowi dans le sud-est de l'Afghanistan et l'ouest de l'Himalaya, P. t. trochiloides dans le centre et l'est de l'Himalaya du Népal au Sichuan (centre de la Chine), et P. t. Obscuratus dans le Qinghai et le Gansu (nord-ouest de la Chine). Les statuts du Pouillot à pattes sombres P. (t.) plumbeitarsus, qui niche dans la taïga en Sibérie centrale et orientale, et du Pouillot des genévriers P. (t.) nitidus, qui niche du Caucase au nord de l'Iran, ne sont pas clairs mais il s'agit probablement de sous-espèces du Pouillot verdâtre. Avec 3'000-10'000 couples, la Finlande héberge 30% de la population européenne. Les quartiers d'hiver se situent principalement sur le subcontinent Indien, à l'est jusqu'au Bangladesh. Dans l'ouest de l'Europe centrale et sur les îles Britanniques, le passage culmine dans la seconde moitié d'août et se termine mi-octobre, laissant des retardataires jusqu'à mi-novembre. Au printemps, l'espèce apparaît principalement entre la dernière décade de mai et fin juin. En France, excepté une donnée de mi-mai, toutes les observations sont comprises entre début août et fin octobre. La plupart des données lors des années à afflux ont lieu dans la seconde moitié de mai, ces afflux étant liés à des températures supérieures à la moyenne au moment de la migration de printemps. L'espèce a atteint les côtes orientales de la mer Baltique depuis l'ouest de la Russie dès 1899. La colonisation du sud-ouest de la région balte a pris environ 50 ans, mais ce n'est que depuis la fin des années 60 que le Pouillot verdâtre est apparu dans les montagnes bavaroises D, tchèques et polonaises. Dans le sud-ouest de la Baltique, les fluctuations y sont considérables, la population étant principalement constituée de mâles célibataires; les plus forts afflux ont eu lieu en 1978, 1988 et 1992 dans l'ensemble de l'aire européenne. Outre les premières reproduction en Allemagne, le Pouillot verdâtre a niché pour la première fois en 1990 au Danemark, en 1991 en Norvège, en 1992 dans les Sudètes tchèques, en 1994 en Slovaquie, en 2002 dans les Sudètes polonaises ainsi qu'en 2003 sur l'île frisonne de Schiermonnikoog (Pays-Bas). La tendance est toujours à l'accroissement en Finlande, dans les pays Baltes et en Pologne. Le Pouillot verdâtre niche dans les vieux bois de feuillus bien structurés, les forêts de conifères et mixtes de plaine, volontiers dans les bosquets, petits bois et parcs sur sol frais à humide. Dans les montagnes d'Europe centrale, l'espèce se cantonne dans de vieilles forêts avec une forte proportion d'épicéas Picea abies et riches en bois mort. Diurne et en partie grégaire hors de la période de reproduction, il se nourrit principalement de petits insectes et d'araignées capturés jusque dans la couronne des arbres, ainsi que de petits gastéropodes prélevés au sol. Le cri est un «tsili» bisyllabique semblable à celui de la Bergeronnette grise ; le chant est une strophe aiguë, rapidement répétée, de sons dérivant du cri : « tisli-tzitzitzut-sitzli-tzi». |
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