Traquet du désert femelle. L'Auberson VD, 21 décembre 1992. L. Maumary & J.C. Muriset. Le Traquet du désert habite les déserts d'Afrique du Nord, du Moyen-Orient et d'Asie centrale. La sous-espèce nominale se trouve au Levant ; O. d. homochroa en Afrique du Nord, O. d. atrogularis de la Transcaucasie et l'Iran à travers le Kazakhstan jusqu'à la Mongolie, remplacée par O. d. oreophila en Asie centrale de l'Himalaya et des Pamirs à travers le Tibet à la Moongolie intérieure. L'espèce ne niche en Europe (Russie non comprise) qu'en Azerbaïdjan et en Arménie. Les populations d'Afrique du Nord, partiellement sédentaires ou effectuent une courte migration vers le nord de la ceinture sahélienne, alors que celles d'Asie sont entièrement migratrices, parcourant de bien plus grandes distances vers l'Afrique orientale, la péninsule Arabique, le golfe Persique, le Pakistan ou le Punjab indien pour y passer l'hiver. L'espèce n'est apparue que deux fois en Suisse, la première sur un haut plateau du Jura à la frontière entre l'Auberson VD et Les Fourgs (Doubs F). Dans les pays limitrophes, le Traquet du désert est apparu en Italie (dont 8 en Sicile), en Allemagne (7 jusqu'en 1991 dont 5 à Helgoland) et en France (21 jusqu'en 1998, dont la donnée frontalière). Les oiseaux qui s'égarent en Europe occidentale sont généralement attribués à la sous-espèce O. d. atrogularis, plus sombre et plus grande, qui niche du Caucase à la Mongolie et hiverne dans le nord-ouest de l'Inde. Les données de Sicile et de Malte se rapportent plus probablement à la sous-espèce O.d. homochroa d'Afrique du Nord, plus pâle et plus petite, qui n'est que partiellement migratrice. Des individus attribués à cette dernière sous-espèce ont également été observés aux Îles Canaries en février (3), en Grande-Bretagne en octobre (1) et peut-être en novembre-janvier (1) ; un mâle de O. d. homochroa a été vu le 31 décembre 1992 en Crau (Bouches-du-Rhône F), ce qui rend d'autant plus plausible l'appartenance de l'oiseau suisse à cette sous-espèce nichant au Maghreb, apparu après une période sous influence de vents de sud. Diurne et solitaire, le Traquet du désert habite les steppes sablonneuses et arides, les semi-déserts pierreux avec buissons épars et végétation basse, mais il est évite les dunes de sable. L'oiseau de l'Auberson se tenait dans un pâturage partiellement enneigé, entouré de murets de pierres et de fils barbelés, faisant frontière avec la France. Toute la journée, il chassait à l'affût à la manière d'un Rougequeue noir, hochant constamment la queue vers le bas à l'arrêt, dans un mouvement de balancier. La végétation était rase, mais de nombreuses tiges de sèches de gentianes jaunes qui parsemaient le pâturage lui servaient de perchoirs pour repérer ses proies, tout comme les piquets de barbelés ; il a été observé une fois au sommet d'un bouleau dans une tourbière voisine. Il capturait ses proies au sol, principalement des insectes coléoptères et des araignées, ce qui a pu être déterminé par l'analyse de ses fientes. Par moments, il chassait aussi à terre, sautillant sur quelques mètres dans l'herbe et sur la neige ; il se laissait approcher à moins de 5 m. Il passait la nuit dans le mur de pierres sèches traçant la frontière entre la Suisse et la France. |
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