Depuis début novembre 2008, un groupe de 5 Gardeboeufs séjourne à Essert-Pittet VD. Leur arrivée tardive coïncide avec une période de foehn, ce qui plaide pour une origine sauvage. Evocateur de l’Afrique, où il accompagne les troupeaux de buffles dans la savane, le Garde-bœufs est un colonisateur récent en Europe. Autrefois uniquement présent dans l’Ancien-Monde, il a également envahi l’Amérique et l’Australie au cours du XXe siècle. Il n’est apparu pour la première fois en Suisse qu’en 1974, pour progressivement devenir régulier à la fin du XXe siècle. C’est le moins aquatique des hérons, fréquentant des terrains plus secs comme des prés et des pâturages. Dès 1930, il a colonisé spontanément et successivement l’Amérique du Sud, puis l’Amérique Centrale et du Nord à partir de l’Afrique. En Europe, il ne nichait que dans la péninsule Ibérique jusqu’en 1957, lorsqu’il a commencé à s’installer en Camargue F, où des oiseaux originaires d’Espagne ont niché avec succès dès 1968. En France, il a continué sa progression vers le nord jusqu’en Charente-Maritime sur la côte atlantique et vers l’est jusqu’en Alsace, en partie favorisée par des introductions. Il a colonisé la Sardaigne et la plaine du Pô I dès les années 80. C’est un migrateur à courte distance dans le nord de son aire de distribution, plus sédentaire au sud, mais qui doit son expansion à des cas extrêmes d’erratisme comme la traversée de l’Atlantique. La population européenne hiverne principalement au sud de la péninsule Ibérique et en Afrique du Nord mais a tendance à se sédentariser en Camargue F. Les migrateurs, très certainement d’origine sauvage, arrivent chez nous principalement de mi-avril à mi-mai, après quoi des oiseaux isolés peuvent être observés pendant tout l’été jusqu’à fin octobre et en novembre, exceptionnellement en hiver; il s’agit alors surtout d’échappés. De toutes les espèces européennes, le Garde-bœufs a connu l’une des progressions les plus remarquables au XXe siècle. La population française, d’où proviennent probablement la plupart des oiseaux observés en Suisse, comptait 5'000 couples en 1998, dont environ 4'000 en Camargue F, alors que l’espèce n’y était qu’accidentelle jusque vers 1950! Elle est apparue pour la première fois en Suisse en 1974, en plusieurs localités. L’espèce est devenue régulière depuis 1975 et n’a manqué ensuite qu’en 4 années jusqu’à la fin du XXe siècle, le nombre d’observations ayant bondi dès 1992. Des afflux marqués ont eu lieu en 1977, 1992, 1993, 1994, 1995, 1997, 2000, 2001 et 2002, avec au plus 20 individus différents en 1994. Le Garde-bœufs est très grégaire sur ses terrains de nidification, où il forme de denses colonies de reproduction que les oiseaux rallient chaque soir. Strictement diurne, il se nourrit principalement d’insectes, dans des terrains plus secs que les autres espèces de hérons, mais généralement non loin de l’eau. Typiquement, il accompagne les troupeaux de bovins ou d’ovins, profitant de leur piétinement du sol qui fait fuir les invertébrés alors faciles à capturer. En Suisse, la taille des groupes observés reste relativement faible (96 % des observation en 1985-2003 se rapportent à 1-5 individus) SOS, étant donné l’éloignement des principales colonies à plus de 300 km en Camargue F. A l’exception des migrateurs manifestement sauvages de mi-avril à mi-mai, il n’est souvent pas possible d’exclure des échappés de captivité, qui constituent au moins 30 % des oiseaux observés en Suisse. Ceux-ci proviennent principalement des zoos de Bâle et de Berne (Dählhölzli) et d’une colonie en semi-liberté à Hunawihr (Haut-Rhin F). |
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