AVIFAUNE. Ce rude hiver a chasse ces beaux oiseaux du Grand—Nord et les a menés sous nos latitudes. Ils devraient y séjourner jusqu'à fin mars. Comment observer ces raretés? Grâce a la Birdline, véritable tour de contrôle du monde avifaune. Les jaseurs boréaux sont arrivés en Suisse un peu avant Noël. Un cadeau pour des dizaines de connaisseurs partis a leur rencontre, une frustration pour M. Tout-le-monde qui se contente généralement de voir passer ces oiseaux du Grand-Nord... dans les médias! Pourtant, les apercevoir en chair et en plumés n’est pas uniquement un privilège de passionnés. Marche à suivre... Cela commence par un détour sur le site Internet d’observation des oiseaux www.birdline.ch. Cliquez ensuite sur «Observations suisses » (en haut à droite). S’affichent alors les oiseaux rares découverts dernièrement, parmi lesquels les jaseurs boréaux, qui devraient rester chez nous jusqu’à fin mars. Un groupe: a été observé dans votre région? C’est l'occasion ou jamais. Toutefois, en regardant d’un peu plus près les commentaires des adeptes du site, l’indication «A quelques minutes de l‘érable le plus haut» vous fait hésiter à reporter cette rencontre à plus tard! Rassurez-vous, en cliquant sur le petit drapeau cantonal, une carte s’affiche et vous donne des coordonnées GPS, qui limitent votre champ de recherches à un rayon d’un kilomètre carré. «Il est toujours préférable de prendre des jumelles avec soi quand on décide d’aller observer l’avifaune, même si le jaseur boréal est peu farouche. ll convient aussi de prévoir assez de temps, par exemple, une demi journée», préconise Lionel Maumary, ornithologue et créateur en 1989 de la Birdline. Vos jumelles en mains, cet article en poche, vous voici presque prêt. Un dernier conseil: n'oubliez pas de jeter un œil sur la date de l’observation, car les oiseaux ne restent jamais longtemps au même endroit. Pour mettre toutes les chances de votre côté, privilégiez donc les trouvailles du jour. Connaître leurs mœurs Une fois sur place, un signe ne trompe pas: un attroupement de personnes, munies de jumelles et d‘appareils photos «La beauté des jaseurs boréaux attire généralement beaucoup de monde», confie le spécialiste. Mais si vous êtes seul, il est bon d'avoir leurs habitudes à l'esprit. « Connaitre les mœurs de l'oiseau est primordial. En l'occurrence, les jaseurs boréaux se nourrissent des baies du gui et de pommes. Les vergers sont donc des endroits de choix. On les trouve souvent au sommet des arbres, les fientes en forme de chapelets visqueux qui pendent aux branches sont autant de traces de leur présence. Mais ne voir que des excréments ne veut pas dire qu'on les a manqués... Étant donné qu’ils digèrent très vite, il y a fort a parier qu’ils sont encore dans les parages si la nourriture, raison de leur présence en Suisse, y est abondante», précise le spécialiste. oui en profite pour revenir sur la particularité de leur foie: « Cet organe, très développé chez le jaseur boréal, lui permet de détoxiquer les haies et de parer en grande partie a la fermentation des pommes, même si on le voit parfois chanceler!» Quant a vous, il ne vous reste plus qu’a vous laisser enivrer par cette rencontre inhabituelle! Les Stars actuelles de la Birdline Si tout le monde peut consulter la Birdline, seules les personnes inscrites ont droit d’y déposer leurs observations. Voici des témoignages de trois amateurs qui ont récemment vu des oiseaux rares... La Mouette tridactyle On la reconnait grâce à son bec jaune, ses pattes et le bout de ses ailes noires. « J'étais allé au port de Grandson pour donner du pain aux mouettes, et je suis tombé sur trois mouettes tridactyles. Les jours suivants, je suis retourné les photographier et les nourrir avec du poisson, La Birdline me permet de mettre mes observations et de voir celles des autres, pour éventuellement me déplacer si c'est dans ma région,» Fabio Clémençon, 15 ans, Grandson (VD) Le Courlis cendré C'est le plus grand du limicoles d'Europe, reconnaissable 5 son long bec arqué. «Comme beaucoup, je profite des tuyaux de la Birdline. Ce jour là, j'avais remarqué que des Courlis cendrés avaient été repérés sur l'île aux oiseaux de Préverenges (VD). J'étais avec mon amie dans les parages, nous avons donc décidé de tenter le coup. Par chance, nous avons rejoint ceux qui étaient déjà en poste juste avant que les courlis viennent se poser.» Nicolas Aspert, 33 ans, Lausanne Le Harle piette La femelle possède des joues blanches et un corps gris roux. Le mâle est presque tout blanc, mais ne vient presque jamais en Suisse. «J'aime me rendre dans la réserve des Grangettes pour observer les oiseaux. Alors quand j’ai vu sur la Birdline qu'il y avait une femelle harle piette, c'était la bonne la bonne excuse. Et la chance m'a souri! J'apprécie la Birdline car elle fait d'avantage la part belle aux photos et aux contacts entre amateurs que www.ornitho.ch, site observations que je fréquente également...» Evelyne Pellatton, 62 ans, Denges (VD) |